Justice, Paix et Intégrité de la Création (JPIC) s’adresse à la décourageante réalité à laquelle nous faisons face en ce monde appauvri, maltraité et blessé. Pauvreté, faim, violence, dégradation du milieu et surchauffe globale, guerres imminentes pour l’eau, conflits au nom du pétrole, luttes pour la terre et la nourriture… tout ceci est un rappel à la nécessité de changement.
La crise est réelle, mais le premier et dernier mot reste l’espérance: nous espérons car il y a des réalités dont c’est la peine de vivre ; et d’autres qui donnent, portent et soutiennent la vie: amour, réconciliation, compassion, justice, paix, solidarité et guérison. Nous avons créé un monde qui est à risque: si nous écoutons le message de Jésus, nous pouvons changer et vivre dans un monde différent et, plutôt qu’une culture de la violence, nous aurons une culture de la paix.
Qu’est-ce JPIC? C’est une spiritualité qui jaillit de l’Evangile et répand la compassion de Dieu, refusant les guerres et le désordre économique et travaillant pour la justice sociale. JPIC est une manière de faire mission comprise comme engagement pour la justice et la paix, ainsi qu’une méthodologie à promouvoir le développement et favoriser des projets. JPIC transforme en activité évangélique la plaidoirie -ce qu’en anglais s’appelle advocacy- ou “défense des droits des souches faibles de la population" en vue d’un monde nouveau, dénonçant les injustices et protestant contre le pouvoir.
La spiritualité de JPIC peut se résumer dans les mots de Paul VI à l’occasion de la constitution de la Commission pontificale Justice et Paix (1967) qui devint en 1988 le Conseil pontifical Justice et Paix: «A nos yeux vous représentez la réalisation du dernier vœu du Concile (GS 90). Autrefois – mais aujourd’hui encore – une fois l’église ou le beffroi construit, un coq était posé sur le sommet du toit comme symbole de vigilance dans la foi et la vie chrétienne toute entière. De même, sur le sommet de l’édifice spirituel du Concile a été posé cette Commission, qui n’a d’autre mission que celle de garder les yeux de l’Eglise ouverts, son cœur sensible et ses mains prêtes pour la charité qu’elle est exhortée à accomplir dans le monde».
Les missionnaires comboniens, suivant l’exemple de saint Daniel Comboni, ont fait «un choix engageant en faveur des pauvres et des derniers de la terre». Afin de grandir dans leur mission, ils cherchent de donner un nom et d’analyser les causes qui sont à la base des structures systématiques d’oppression dans le domaine économique, politique, culturel, social et religieux; cherchent de bâtir la culture de la non violence et de la paix et de promouvoir le respect et la défense des droits humains et de la création, sur la base de la Doctrine sociale de l’Eglise Catholique. Voilà les raisons qui les poussent à l’engagement pour la JPIC.
Les missionnaires comboniens travaillent en étroite collaboration avec VIVAT International aux Nations Unies, avec Afrique Foi et Justice Network (AFJN) à Washington D.C., et avec Afrique Europe Foi et Justice Network (AEFJN) à Bruxelles. «Dans son activité d’évangélisation le missionnaire s’engage dans la libération de l’homme du péché, de la violence, de l’injustice, de l’égoïsme, du besoin et des structures oppressives» (RV n. 61).