Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création

La « guerre froide » se déroule en Afrique

www.settimananews.it 02.06.2024 Elisa Ruaro Traduit par: Jpic-jp.org

À la lumière des événements de ces dernières années, de nombreux analystes géopolitiques ont souligné que la « guerre froide » n'a jamais vraiment pris fin, mais qu'elle a seulement connu une période de calme apparent entre les années 1990 et le début des années 2000.

Ils ont également souligné que l'ordre mondial établi par les États-Unis après la dissolution de l'URSS n'est plus accepté aujourd'hui, en particulier par les pays non européens, comme en témoigne l'émergence de l'union des économies émergentes, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, auxquels s'ajoutent l'Éthiopie, l'Égypte, l'Arabie saoudite, l'Iran et les Émirats arabes unis), et le grand nombre de pays qui souhaitent y adhérer.

Les « blocs » se mesurent en Afrique

L'affrontement entre le « bloc occidental », représenté par les États-Unis et l'Union européenne, et le « bloc oriental », aujourd'hui composé de la Russie et de la Chine, est, aujourd'hui comme hier, féroce. Ces tensions résultent de motivations différentes, enracinées dans des questions politiques, de sécurité internationale, de religion, d'histoire et de valeurs.

Ce qui a changé aujourd'hui, par rapport au siècle dernier, c'est que l'enjeu n'est plus l'influence exercée sur le continent européen, mais celle exercée sur le continent africain.

En effet, l'Europe est déjà fortement divisée entre les pays qui gravitent autour des États-Unis, comme l'Italie, l'Allemagne et la France, et les pays qui partagent les politiques et les idéologies de Moscou et de Pékin, comme la Slovaquie, la Serbie et la Hongrie.

Le continent africain, avec sa longue histoire de colonisation, traverse actuellement une période de changement. Ces dernières années, l'Afrique a tenté par tous les moyens de se détacher des colons européens : élection de nouveaux représentants politiques, suppression de l'utilisation des langues européennes dans la vie quotidienne et dans les écoles, alliance avec de nouveaux partenaires politiques, militaires et commerciaux en Russie et en Chine. En effet, les deux puissances du « bloc de l'Est » offrent de plus grandes garanties de croissance et une plus grande autonomie de décision que l'Europe ne leur accorde.

Quels sont les avantages pour la Russie et la Chine ?

L'Afrique est un continent riche en ressources naturelles, hydriques, forestières, minières et énergétiques, telles que le gaz et le pétrole, sans aucun doute très utiles aux deux puissances.

La position stratégique de la Russie en Afrique du Nord est également cruciale, en particulier pour la Russie d'aujourd'hui. L'Afrique du Nord est en effet un carrefour très important entre le Moyen-Orient et la Méditerranée, et le contrôle de la région permettrait à la Russie de consolider sa présence et son influence dans une zone géopolitiquement cruciale.

Une alliance qui peut sembler parfaite, celle entre l'Afrique, qui veut se renforcer sur le plan énergétique et être indépendante des colons européens, et la Russie, qui veut accroître son influence politique et ses investissements commerciaux au détriment de l'Occident.

Trois exemples de l'éloignement du continent africain de l'Europe et de son rapprochement avec l'axe russo-chinois, avec un accent particulier sur la Russie, sont à citer : Le Maroc, l'Égypte et le Soudan. Ces trois pays, qui entretiennent des liens plus ou moins étroits avec le bloc de l'Est, donnent un aperçu clair de ce qui se passe et de la manière dont l'« équilibre » est en train de changer.

Maroc, Égypte et Soudan

Ces dernières années, le Maroc s'est engagé sur la voie d'un éloignement politique, économique et culturel de l'Europe, ou plutôt de la France, la puissance coloniale qui a contrôlé le pays pendant des décennies, en en faisant son protectorat de 1912 à 1956.

Tout d'abord, sur le plan social, le Maroc tente d'éliminer ou de réduire l'utilisation de la langue française et redécouvre ses origines et sa riche culture.

Sur le plan économique, en revanche, il est à la recherche de nouveaux partenaires commerciaux. En Europe, il les a trouvés en Espagne et au Portugal, tandis qu'au niveau international, il conclut plusieurs accords avec la Russie et la Chine. En effet, Rabat est en train de conclure un protocole d'accord avec l'entreprise nationale russe d'énergie atomique, Rosatom, pour résoudre le problème de la sécheresse en dessalant les eaux de l'océan Atlantique à l'aide de l'énergie atomique.

L'Égypte et la Russie ont récemment célébré quatre-vingts ans de relations bilatérales solides et l'Égypte s'est confirmée comme l'un des partenaires les plus fiables et les plus importants de la Russie en Afrique. Ces célébrations ont été marquées par l'inauguration du quatrième réacteur de la centrale nucléaire égyptienne construite par la Russie à El Dabaa, près de la capitale, Le Caire.

L'année dernière, en 2023, le gouvernement égyptien a déclaré à l'Italie et à toute l'Europe qu'il considérait les États émergents, les BRICS, comme les partenaires les plus appropriés pour le développement économique du pays.

L'entrée du pays dans l'union des économies émergentes a été favorisée par la Russie, l'ambassadeur russe au Caire, Georgy Borisenko, soulignant l'intérêt de l'Égypte à rejoindre l'alliance économique en juin 2023, afin de maximiser le commerce international et de s'éloigner du dollar américain.

Le dernier exemple en date est celui du Soudan. Le 25 mai, Yasser al-Atta, général et membre du Conseil souverain du Soudan, a réitéré la décision du pays de conclure des accords commerciaux et de coopération avec Moscou. Parmi ces accords figure l'établissement d'un centre logistique pour le développement naval en mer Rouge, à Port-Soudan.

Ces derniers jours, après des années de négociations, les deux pays semblent être parvenus à un accord formel, qui autoriserait Moscou à stationner ses soldats et ses navires de guerre sur la côte de la mer Rouge.

L'alliance entre Khartoum et Moscou permettrait à cette dernière de contrôler l'une des routes maritimes les plus importantes au monde et d'accroître son rôle et son influence en Afrique et dans la péninsule arabique.

Voir, La “guerra fredda” si combatte in Africa

 

Laisser un commentaire