Le chemin synodal de l’Église a fait un nouveau pas en avant. Ayant toujours pour objectif « la conversion synodale de l’Église en vue de la mission ». En effet, a été publié et présenté l'Instrumentun Laboris (IL), qui est avant tout un outil de travail pour les membres de la deuxième session de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques qui se réunira en ce mois d'octobre.

Le texte naît des réflexions que les Conférences épiscopales, les Églises catholiques orientales et d'autres entités ecclésiales internationales, en plus des rapports présentés par les curés lors de la réunion de trois jours des curés pour le Synode, ont mené autour du Rapport Résumé de la première session (4-29 octobre 2023) à la lumière des indications données par le Secrétariat général du Synode à travers le document Vers octobre 2024.

L'Instrumentum laboris est développé en cinq sections.

La première est consacrée aux Fondements de la compréhension de la synodalité, « qui réitère la prise de conscience développée tout au long du chemin et sanctionnée par la Première Session » célébrée en octobre 2023.

Suivent trois parties étroitement liées, « qui éclairent la vie missionnaire synodale de l'Église sous différentes perspectives » :

I) la perspective des Relations – avec le Seigneur, entre frères et sœurs et entre les Églises – « qui soutiennent la vitalité de l'Église bien plus radicalement que ses structures » ;

II) la perspective des Chemins « qui soutiennent et nourrissent concrètement le dynamisme des relations » ;

III) la perspective de Lieux « qui, contre la tentation d'un universalisme abstrait, parlent du caractère concret des contextes dans lesquels s'incarnent les relations, avec leur variété, leur pluralité et leur interconnexion, et avec leur enracinement dans la profession de foi qui est leur source ».

Le document est très vaste et aborde de nombreuses questions. La section concernant le rôle des femmes dans l'Église est particulièrement intéressante. En effet, les contributions des Conférences épiscopales reconnaissent qu'« il existe de nombreux domaines de la vie de l'Église ouverts à la participation des femmes ». Mais elles « constatent également que ces possibilités de participation restent souvent inutilisées ». C'est pourquoi ils suggèrent que la Deuxième Session « en fasse connaître et encourage son développement ultérieur au sein des Paroisses, des Diocèses et d'autres entités ecclésiales, y compris aux postes de responsabilité ».

En outre, il demande « d'explorer davantage de formes ministérielles et pastorales qui expriment mieux les charismes que l'Esprit répand sur les femmes en réponse aux besoins pastoraux de notre temps ».

À cet égard, l'Instrumentum laboris cite ce qui a été écrit par une conférence épiscopale latino-américaine : « La présence du chauvinisme reste forte dans notre culture, alors qu'une participation plus active des femmes dans toutes les sphères ecclésiales est nécessaire. Comme le déclare le pape François, leur point de vue est indispensable dans les processus de prise de décision et dans l'exercice de rôles dans les différentes formes de pastorale et de mission ».

Des demandes concrètes

Toujours sur le thème du rôle des femmes, le document rapporte que des demandes concrètes émergent des apports des Conférences épiscopales qui seront examinées par la Deuxième Session, notamment :

a) la promotion d'espaces de dialogue dans l'Église, afin que les femmes puissent partager des expériences, des charismes, des compétences, des intuitions spirituelles, théologiques et pastorales pour le bien de toute l'Église ;

b) une participation plus large des femmes aux processus de discernement ecclésial et à toutes les phases des processus de prise de décision (élaboration et prise de décision) ;

c) un accès plus large aux postes de responsabilité dans les diocèses et les institutions ecclésiastiques, conformément aux dispositions existantes ;

d) une plus grande reconnaissance et un soutien plus décisif à la vie et aux charismes des femmes consacrées et à leur utilisation dans des postes de responsabilité ;

e) l'accès des femmes aux postes de responsabilité dans les séminaires, instituts et facultés de théologie ;

f) l'augmentation du nombre de femmes qui exercent la fonction de juge dans les procès canoniques.

Cependant, la question de l’admission des femmes au ministère diaconal est plus controversée. « Certaines Eglises locales » le demandent tandis que « d'autres réitèrent leur opposition ». Ce thème, précise le document, « ne fera pas l'objet des travaux de la Deuxième Session », mais « il est bon que la réflexion théologique se poursuive, avec des temps et des méthodes adéquates ».

Dans ce contexte, l'Instrumentum laboris enregistre, plus généralement, « le désir d'un renforcement de tous les ministères exercés par des laïcs (hommes et femmes) ». Avec la demande, il précise que « les laïcs, hommes et femmes, convenablement formés, peuvent contribuer à la prédication de la Parole de Dieu même pendant la célébration de l'Eucharistie », en bref, qu’ils puissent prononcer des homélies pendant la messe.

Enfin, le document rappelle que sur des questions particulières, comme l'accès au diaconat des femmes, le Pape a mis en place 10 groupes de travail ad hoc. Parce qu'il s'agit de « questions de grande importance, dont certaines nécessitent d'être traitées au niveau de toute l'Église et en collaboration avec les Dicastères de la Curie romaine ». Il ne s’agit cependant pas « de retirer certains thèmes du débat de l’assemblée, qui a déjà exprimé une convergence quant à leur importance, mais plutôt d’apporter des éléments utiles du point de vue théologique et canonique à offrir au ministère de Pierre ».

Voir, L’Instrumentun Laboris del Sinodo. La “guida” verso il Sinodo: più spazio alle donne nella Chiesa et aussi le document intégral Instrumentum laboris” pour la deuxième session (octobre 2024) - XVI Assemblée Générale Ordinaire Du Synode Des Évêques (9 juillet 2024)