Il y a quelque chose de plus puissant que les lois, les politiques, les maladies, le coronavirus : nous-mêmes. Notre culture, nos valeurs, nos convictions. Cependant, quand nous essayons de changer les lois et les politiques, vaincre les maladies et les problèmes sociaux, contre notre paix et notre bonheur œuvrent la colère, la peur, l’égoïsme personnel et de groupe.
La grande lutte pour l’âme de l’humanité a commencé très tôt dans l’histoire, s’est poursuivie pendant les siècles, a changé de paradigmes mais elle est toujours en cours : une lutte entre espoir et désespoir, vérité et mensonge, amour et peur, unité et tribalisme, sagesse et sottise. Cette bataille fait rage en chacun de nous et nous attrape.
Les troupes d’assaut de cette guerre sont les « trolls », ces internautes malfaisants dont le but est de perturber les forums de discussion en multipliant les messages sans intérêt ou en provoquant leur multiplication. Parce que victimes d’expériences difficiles ou honteuses, ou simplement pour de l’argent, ils répandent à grande échelle leur poison dans la société.
Il y a le « troll débutant », ou le troll qui s'ignore, qui « trolle » par ignorance de la nétiquette ou du fonctionnement technique, sans véritable intention de nuire. Toute personne aussi qui répond à ce type de messages est un troll débutant.
Il y a le « troll bête » qui est persuadé d'avoir une opinion valable sur tout, d'être de bonne foi, et que sa diarrhée verbale intéresse tout le monde. Il peut devenir méchant car il est sûr de son bon droit. Comme dit le dicton « quand troll vexé, troll devenir encore plus chiant ».
Il y a enfin le « troll méchant ». Son but est, consciemment, de brouiller les cartes par amusement, parce que le sujet lui déplaît, parce que les administrateurs du forum l'ont vexé, parce que dehors il pleut et il s'ennuie. Il y a, enfin le genre synthétique, le « troll bête et méchant » : de mauvaise foi à toute épreuve, de nullité conceptuelle, d’auto dérision de façade, de tics de langage et smileys, de bassesse inimaginable.
Ces trolls et leur trollitude provoquent des dégâts dans les médias, dans la politique, dans les relations familiales et personnelles. Pour se défendre, il faut commencer par nous-même avec quelques principes à suivre, sur Internet comme dans la vie réelle, et gérer ainsi nos trolls intérieurs et ceux qui nous viennent de l’extérieur, y compris le coronavirus.
1-. Restons calmes
Certains éléments déclencheurs ont le pouvoir de nous faire peur, de nous mettre en colère, ils nous privent du meilleur de nous-même et révèlent nos pires instincts, et il nous arrive de sur-réagir. Si nous assumons nos failles, si nous cessons de blâmer autrui et de nous défouler sur les autres, nous pouvons nous laisser guider par davantage de sagesse et de bienveillance.
2-. Écoutons cette sagesse
Au calme, nous sommes réceptifs à la perspective d’autrui, tout autant qu’à nous-même, nous pouvons percevoir la petite lumière que se dégage du point d’équilibre entre les trois piliers de notre personnalité – émotion, raison, intuition – et qui nous souffle des mots de sagesse.
3-. Soyons bons et forts
La bonté sans force peut être lâche. La force sans bonté peut être brutale. La force et la bonté, ensemble, protègent efficacement tout ce qui nous est précieux, et que nous avons en commun.
4-. Fini les ragots : cherchons la vérité
Les fake news, les demi-vérités, la calomnie et la désinformation motivées par l’émotion ou les calculs politiques, n’amènent que le pire de nous-même. Nous sommes des gens raisonnables, mais aussi prompts à diaboliser autrui pour justifier le mal que nous sommes capables de faire. Si l’on voit l’humain derrière l’ennemi ou le méchant on arrive à comprendre toute la complexité de la vérité.
Ces paroles sont inspirées par l’initiative d’Avaaz qui encourage chacun à partager ces 4 principes et les expériences qu’ils inspirent : « Il arrive qu’une poignée de personnes agissant d’une certaine manière puisse catalyser un changement à grande échelle ». Imaginons un monde où la plupart des gens accepteraient de suivre de tels principes, et y parviendraient la plupart du temps. Cela ne voudrait pas dire que nous serions tout le temps d’accord, mais nos désaccords auraient une saveur différente : moins mesquins, manipulateurs et tragiques, et davantage sensés, respectueux. L’humanité serait magnifique dans sa diversité. Elle pourrait parfois s’opposer encore violemment, mais elle serait plus noble.
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