Au terme de leur Assemblée plénière extraordinaire qui s’est déroulée du 7 au 9 novembre, les évêques de RD-Congo ont publié une déclaration portant sur la situation sécuritaire dans le pays.
C’est une carte de RD-Congo rongée par l’insécurité qu’ont dessinée, dans une déclaration publiée vendredi 11 novembre, les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Au terme d’une Assemblée plénière extraordinaire qu’ils ont tenue du 7 au 9 novembre, les évêques Congolais se sont en effet alarmés de la situation sécuritaire de cet énorme pays (2,345 millions de km2).
Selon eux, depuis, juin, certaines localités du Nord-Kivu (dans l’Est) sont occupées par les rebelles du M23 « avec l’appui militaire de Rwanda voire de l’Ouganda ». Le M23 s’est formé en 2012 après une mutinerie d’anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (Cndp). Ses membres sont, pour la plupart, d’anciens soldats de l’armée congolaise d’origine rwandophone – tutsi notamment – qui se sont rebellés contre le gouvernement congolais car s’estimant marginalisés.
Toujours dans le Nord-Kivu, les morts s’accumulent en Ituri avec, notamment, des attaques répétées de groupes armées. À ces conflits dans l’Est, s’ajoutent les affrontements meurtriers qui opposent différentes communautés de Kwamouth (Ouest). Selon le décompte officiel, 180 personnes y ont perdu la vie.
Communauté internationale
L’épiscopat congolais fustige par ailleurs l’attitude « hypocrite », des organisations sous-régionales et de la communauté internationale « qui disposent de leviers pour faire justice au peuple congolais ». Il dénonce ainsi la complaisance de la communauté internationale envers les « prédateurs » des ressources naturelles de la RD-Congo au détriment de la paix. « Il ne faut pas oublier qu’au-delà des richesses naturelles, il y a le peuple congolais qui a besoin de paix, rappelle-t’il. De quel maintien de la paix parle-t-on quand les morts ne cessent de se multiplier ? »
Il appelle également les gouvernants de ce pays d’Afrique centrale à la responsabilité. Pour ce faire, il faudrait à ses yeux, que les institutions étatiques réduisent leur train de vie, une manière de contribuer à « l’effort de guerre » contre l’insécurité. Il dénonce enfin l’impunité dans le pays puisque des « responsables de milliers de morts » notoirement connus n’ont jamais été interpellés.
Voir : RD-Congo : l’épiscopat dénonce l’insécurité et interpelle la communauté internationale
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