Cette section de notre Newsletter s’est occupée pendant 18 mois d’introduire et présenter les 17 objectifs de développement durable (ODD). Nous continuerons à dédier cet espace à l'ONU, en présentant ses commissions, ses organisations, les thèmes et problèmes de cet organe mondial qui après avoir éveillé, comme d'autres institutions, de nombreux espoirs, a le gout amer de trop de déceptions.
Cette année 2020, l'ONU fête ses 75 ans d'existence. Peu pour les problèmes rencontrés et la portée de ses objectifs. Beaucoup pour le peu des résultats obtenus. L'effort de présenter une institution qui montre des signes de décadence n'éclipse pas cependant la volonté de beaucoup de rajeunir le seul organisme mondial qui, en raison de ses ambitions à la naissance, de ses statuts et de son expérience est aujourd'hui la seule instance qui pourrait garantir un avenir de paix, de bien-être et de progrès social, si seulement elle pouvait réussir à faire passer à la pratique le préambule de sa Charte fondatrice. Là, il est proclamé :
« Nous, Peuples des Nations Unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l'espace d'une vie humaine a infligé à l'humanité d'indicibles souffrances ; à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites ; à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international ; à favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande ; et à ces fins
Eh bien, pas tous. « Boutros Boutros-Ghali, qui a exercé les fonctions de Secrétariat général entre 1992 et 1996, a peut-être été l'une des rares exceptions dans les 75 ans d'histoire de l'ONU et il a payé la peine ultime d'être banni d'un deuxième mandat, bien qu'il ait obtenu une écrasante majorité de 14 des 15 votes au Conseil de sécurité de l'ONU. Mais les États-Unis ont opposé un veto véhément à sa candidature pour un second mandat », se souvient Thalif Deent.
Boutros-Ghali a raconté ce veto dans un livre comme « une distinction singulière » pour avoir fait de lui le seul secrétaire général de l'ONU à ne pas obtenir un second mandat. Dans ses mémoires, « Indomptable : une saga États-Unis - ONU », il se dit fier d'avoir payé pour défendre ses convictions, admettant même qu'il a été parfois contraint de céder aux diktats de Washington.
Une étude de 1996, sous les auspices de la Fondation Ford (New York) et de la Fondation Dag Hammarskjold (Stockholm), accuse les grandes puissances mondiales de manipuler l'élection du secrétaire général pour s'assurer que les chefs de l'ONU soient des créatures politiques sans aucun esprit propre. « Il est impossible d'échapper à l'impression que de nombreux gouvernements, dont certains des plus puissants, ne veulent pas d'un leader fort et indépendant comme secrétaire général ».
Selon les auteurs de cette étude, Brian Urquhart et Erskine Childers, tous deux anciens hauts responsables de l'ONU, la sélection du secrétaire général est littéralement une affaire de « copinage ».
Selon le susmentionné Lewis, il n'y a pas de liberté d'information à l'ONU. C'est ce qui rend des gouvernements comme celui de la Suède frustrés, pensant à raccourcir le mandat du secrétaire général. « Le Secrétaire général devrait être tenu de réunir une conférence de presse ouverte au moins une fois, de préférence deux fois par semaine, avec un positionnement critique des médias pour lui poser des questions. Si tel était le cas, toute la culture de son bureau changerait », a-t-il assuré. « C'est leur comportement, plutôt que leur longévité, qui doit être réformé », explique Lewis, qui a lancé la campagne Code Blue pour mettre fin à l'impunité des abus sexuels commis par le personnel des Nations Unies.
Voir UN Chiefs Silenced by Big Powers with Vetoes. Voir aussi A Genève, des jeunes plaident pour une ONU plus démocratique, ouverte et participative
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