Justice, Paix, Intégrité<br /> de la Création
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Même au Liban, à quoi sert l’ONU ?

Butembo 22.10.2024 Jpic-jp.org Traduit par: Jpic-jp.org

Un ancien de la FINUL donne un avant-goût de ce qu'est réellement cette « force ». Publier une opinion ne signifie pas la soutenir ou affirmer qu’elle est absolument vraie. Il faut cependant noter que la conclusion « l'ONU est incompétente » est une opinion largement partagée.

 

L’interdiction de photographier, en apparence anecdotique, révèle une réalité bien plus complexe et sombre des opérations de la FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban) et de l'ONUST (Organisation des Nations Unies chargée de la surveillance de la trêve) dans le sud du Liban.
Créée en mars 1978 par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, l'ONUST avait pour mission de confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban, et la FINUL de rétablir la paix et la sécurité, tout en aidant le gouvernement libanais à reprendre le contrôle de cette région instable. Cependant, ce projet ambitieux s’est rapidement heurté à la réalité d’un Hezbollah qui, ayant établi une emprise considérable sur la région, était déterminé à limiter la capacité d’action des Nations Unies.

Un quotidien sous tension
Un ancien soldat de l'ONUST, Michael, qui a servi dans cet organe de l'ONU au sud du Liban, a été interviewé par le quotidien de son pays, le danois BT, sous condition de ne pas révéler son nom de famille. Aujourd’hui retraité après 25 ans de service, il livre un aperçu nuancé de l’impact limité de cette « force » sur la région, particulièrement face à l'influence omniprésente du Hezbollah. Son témoignage éclaire de manière poignante la frustration, l’impuissance et les défis auxquels sont confrontées les forces de maintien de la paix dans une zone où la tension politique et militaire est palpable.
Selon lui, il était clair que le personnel de la FINUL et de l'ONUST ne pouvait pas opérer librement, surtout le soir, chaque fois que le Hezbollah était impliqué : « C'est pourquoi nous avions beaucoup de temps libre le soir et la nuit », a-t-il déclaré.
En particulier, il a insisté sur le fait que les inspecteurs n'étaient pas autorisés à enregistrer les activités des terroristes : « Il n'était pas permis de prendre des vidéos ou des photos. Et si nous le faisions, nous risquions de nous retrouver avec des habitants qui confisquaient nos caméras. C'est ce qui est arrivé à mes collègues de la FINUL et de l'ONUST ».
Cette surveillance constante, à la fois passive et directe, empêchait les forces de l’ONU de remplir leur mission de contrôle de la situation. Si le personnel de la FINUL ou de l'ONUST tentait d'atteindre les endroits où le Hezbollah était soupçonné d'opérer, ils étaient souvent arrêtés : « Ils bloquaient simplement le passage. Ils n’étaient pas ouvertement armés, mais ils étaient agressifs et il était évident qu’il s’agissait d’hommes du Hezbollah ; nous savions très bien qui prenait les décisions, notamment dans les villes chiites. Ils ne voulaient pas que nous voyions ce qu'ils faisaient ». Le contrôle étroit du Hezbollah dans les villes chiites interdisait ainsi toute entrée dans leurs zones sensibles, rendant explicite l’impuissance des forces de l’ONU face à une milice fortement enracinée et soutenue localement.

Frustration et absence d’action
La source majeure de frustration, selon Michael, résidait dans l’incapacité de la FINUL à faire appliquer la résolution 1701, qui interdisait et interdit les activités militaires au sud du fleuve Litani, à l’exception de l’armée libanaise officielle. « Nous signalions quotidiennement des violations de cette résolution [de la part du Hezbollah], mais rien ne changeait. Nos rapports semblaient tomber dans un vide bureaucratique, sans aucune suite ». Ce fait, ainsi que l'absence de sanctions envers le Hezbollah, la principale force qui violait la résolution 1701, ne faisait « que confirmer ce que j'ai vécu dans d'autres pays où j'ai été envoyé : l'ONU est incompétente », affirmait Michael.
Michael se souvient aussi de ce qui se passait à la frontière entre le Liban et Israël. « Lorsque nous effectuions des patrouilles sur la Ligne bleue, nous voyions souvent des ‘civils’ très proches des installations militaires israéliennes, prendre des photos. Lorsque cela se produisait, nous restions en retrait et observions la situation à distance, suivant les instructions que nous avions reçues », car la consigne était claire : éviter tout contact direct avec les forces du Hezbollah ou leurs sympathisants.

La collaboration ambiguë des interprètes
Le contrôle du Hezbollah dans le sud du Liban étant « massif » et la peur de cette organisation terroriste étant largement répandue, « les citoyens qui ne soutenaient pas le Hezbollah, en particulier les chrétiens, avaient peur de s'exprimer ».

Une anecdote révélatrice concerne les interprètes utilisés par l’ONU, certains étant liés ou sympathisants du Hezbollah que Michael évoque : il avait dû expulser un interprète de son véhicule après que ce dernier eut exprimé des louanges à l'égard de Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah. Il existait donc une collusion entre les musulmans chiites et le personnel de l'ONU, car certains des interprètes s’identifiaient au Hezbollah. Ce genre de situation révélait les tensions internes au sein même des équipes de l’ONU, avec des collaborateurs parfois en désaccord profond avec les valeurs de la mission qu’ils étaient censés servir. Certains des inspecteurs de l'ONU dans le sud du Liban étaient farouchement anti-israéliens. « Je me souviens de l'un d'eux en particulier, qui était irlandais », a-t-il déclaré.
Il a ajouté aussi que lors de réunions qu'il avait eues, il avait eu l'impression que les soldats de Tsahal avaient une excellente connaissance des endroits où le Hezbollah opérait : « Ils auraient pu localiser et identifier facilement les endroits du Hezbollah de l’autre côté de la frontière. »

Incidents et drames
Un article de OLJ/Agences du 15 décembre 2022 relatait déjà un incident tragique entre la FINUL et le Hezbollah, où un soldat irlandais de la FINUL a perdu la vie dans le village de Aaqibiyé. Un rappel de combien la situation sur le terrain est précaire.
Selon les Forces de défense irlandaises, un convoi de deux véhicules blindés transportant huit personnes se rendant à Beyrouth avait essuyé des « tirs d'armes légères ». « Quatre militaires ont été emmenés à l'hôpital Raï, près de Saïda, à la suite de l'incident. Un soldat a été déclaré mort à son arrivée et un autre a subi une intervention chirurgicale et se trouve dans un état grave », avait déclaré l'armée irlandaise dans son communiqué. « Les deux autres soldats sont traités pour des blessures mineures. Les quatre autres membres du convoi n'ont pas été blessés et sont sains et saufs », ajoutait le communiqué. Bien que le Hezbollah ait nié toute implication directe dans la mort de ce soldat en qualifiant cet incident « d’accident », il est difficile d’ignorer l’environnement violent et volatile dans lequel opèrent ces forces de paix.

Conclusion
Le témoignage de Michael met en lumière une vérité souvent occultée : la mission de la FINUL, bien que noble en théorie, est profondément entravée par la réalité du terrain. Le contrôle étroit du Hezbollah, l’incapacité des Nations Unies à agir face aux violations répétées de la résolution 1701, et la peur omniprésente qui règne dans la région montrent que la FINUL, comme bien d'autres missions onusiennes, se heurte à ses propres limites. Pour beaucoup, y compris Michael, cela ne fait que renforcer l'idée que l'ONU, dans des contextes aussi complexes, est « incompétente ». Ce jugement sévère, largement partagé, reflète un profond désarroi face à l'incapacité des institutions internationales à instaurer une paix durable dans une région où le pouvoir réel semble échapper à tout contrôle officiel.

Voir, L’ex casco blu: “Eravamo completamente alla mercé di Hezbollah”  

 

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Les commentaires de nos lecteurs (2)

Paul Attard 27.10.2024 Excellent. Just confirms what the truth is. Namely the UN is much past its ’sell-by-date’. (Caducidad). And it is anti-Israel. God will judge.
Bertha Recalde 27.10.2024 Comparto la opinion d q la ONU no esta haciendo un buen trabajo...hay demasiada politica en todas partes. Me da la impresion de q todo es solo un gran montaje para justificar el uso de fondos y su existencia ya q nadie les hace caso.