Au Ghana, on peut facilement trouver des bouteilles d'eau et des sachets en plastique dans la rue. Les sacs en plastique que nous utilisons habituellement causent un problème dans le pays. Nos plages en sont remplies. En ce qui concerne les gouttières, nos canalisations sont obstruées. À cause de cela, nous avons des problèmes d'inondation chaque année.

Quand j'étais enfant, on nous servait la nourriture dans des feuilles de plantain plutôt que dans des bouteilles, des sacs et autres objets en plastique. Ainsi, lorsque la nourriture est mangée et que les feuilles sont jetées, celles-ci peuvent se décomposer pour enrichir le sol. Ce n'est que récemment que les sacs en plastique sont devenus courants au Ghana. Et regardez ce qui s'est passé ! Même la nourriture, lorsqu'elle est chaude, est maintenant conservée dans des sacs en plastique. Pouvez-vous imaginer la composition chimique du plastique et ses effets ?

Je n'ai cessé de réfléchir à ce qui pourrait être fait en raison des déchets plastiques qui s'accumulent chaque jour, créant un grave problème dans mon pays. Non seulement ces déchets plastiques détériorent notre environnement, mais, comme je l'ai noté plus haut, ils obstruent également le système de drainage et provoquent des inondations. L'eau stagnante entraîne une propagation plus rapide des maladies hydriques et favorise la prolifération des moustiques qui causent des décès par paludisme. Et ce n'est que le début de l'impact du changement climatique dans mon pays.

Les gens peuvent voir des déchets plastiques partout le long des routes, dans les fermes et dans les champs. Pouvez-vous imaginer ce que doivent endurer les agriculteurs ? Sur les plages, dans nos rivières et nos océans, toute vie, humaine et animale, en souffre vraiment.

Le Ghana est aujourd'hui rempli de plastiques. Et nous ne recyclons que moins de 2 % ! Et donc, je me suis demandé ce que l'on pouvait faire ? En tant que Sœurs de la Sainte-Croix, nous nous sommes engagées à promouvoir des modèles de développement qui prennent soin de notre environnement. Nous avons réfléchi à la façon dont nous pouvons améliorer la situation, nettoyer notre pays, sauver des vies et réduire notre impact sur le changement climatique.

C'est là qu'est né le programme SOAR. SOAR est l'abréviation anglaise de Sisters Organizing and Advancing Recycling (Sœurs qui organisent et font progresser le recyclage).

Le SOAR a débuté en tant que programme pilote en 2017 à Kasoa, situé sur la côte sud du Ghana. Notre mission est d'utiliser une approche intégrée des services de gestion des déchets, d'éduquer le peuple de Dieu, de prendre soin de l'environnement et de soutenir les personnes mal desservies. Notre vision est d'être des leaders dans le recyclage, l'éducation et l'action au Ghana. Les gens sont impliqués dans nos écoles et nos paroisses, en particulier les femmes.

Nous avons été inspirés par Laudato Si pour que, même si nous ne pouvons pas changer le monde entier d'un coup, nous puissions commencer par un petit coin au Ghana. Et avec un peu de chance, cette lumière pourra grandir et briller dans d'autres parties du monde, puisque le changement climatique est une préoccupation mondiale.

Nous avons commencé par éduquer les gens dans l'église. Nous avons parlé aux paroissiens après la messe de l'importance de prendre soin de notre maison commune. Nous avons ensuite mis en place des bacs de recyclage dans les paroisses et encouragé les jeunes membres à les remplir de plastiques provenant de la maison et des environs de l'église. Nous ne nous sommes pas arrêtés là. Nous nous sommes rendus dans les écoles et avons sensibilisé les élèves, le corps enseignant et le personnel au rôle qu'ils peuvent jouer pour faire la différence et inciter les membres de leur famille à faire de même en ce qui concerne les déchets plastiques.

Le monde entier doit s'inquiéter de ce qui se passe en termes de changement climatique. Des bacs de recyclage ont donc été placés à l'extérieur des écoles pour collecter les plastiques des maisons et de l'enceinte de l'école.

Là encore, nous avons pris de l'avance. Nous avons utilisé les stations de radio FM et d'autres médias sociaux pour sensibiliser le grand public. Nous savions que nous ne pouvions pas faire ce travail seuls et nous avons donc décidé de consacrer du temps et des ressources à l'organisation de volontaires et de particuliers pour nous aider à collecter les déchets plastiques. Il est intéressant de voir combien de femmes ont adhéré à l'idée et ont commencé à collecter une quantité massive de déchets plastiques.

Nous avons commencé à payer les femmes pour leur dur labeur. Bien sûr, nous devons les motiver. Cet argent leur permet, à elles et à leurs familles, de mettre quelque chose sur leur table et d'apporter un sourire à leurs familles. Notre but et notre objectif premier d'aider à nettoyer l'environnement se sont ensuite élargis pour inclure l'emploi et les opportunités d'emploi pour les femmes.

Cinq ans après ses humbles débuts, SOAR atteint des sommets incroyables. Nous avons commencé avec sept points de collecte à Kasoa. Aujourd'hui, le programme compte 33 centres de collecte dans six paroisses et 11 écoles dans trois villes - Kasoa, Cape Coast et Takoradi. De nombreuses écoles - où 3 600 élèves participent bénévolement au programme - organisent des compétitions amicales pour voir qui peut collecter le plus de déchets plastiques. Les élèves sont enthousiastes.

Ils ramènent chez eux ce qu'ils ont appris sur les questions environnementales et la responsabilité personnelle, partageant ces nouvelles connaissances avec leur famille, leurs amis et leurs voisins.

Au fil des ans, nous avons aligné notre mission sur celle d'autres défenseurs et partisans du changement climatique. Nous savons que lorsque nous guérissons la terre, qui est la seule maison que nous ayons, nous guérissons notre prochain. Et lorsque nous guérissons notre voisin, nous guérissons nos relations.

Voir, Ghana: Women and Climate Change